CARESSES Tel un peintre connu, je croque sur ta
CARESSES
Tel un peintre connu, je croque sur ta peau délicate
Mille volutes dodues, mille arabesques plates.
Quand la caresse est précise, quand la main se fait profonde,
Mes doigts fouillent et incisent la chair de tes lèvres fécondes.
Sur le chemin de tes vallées, dans les méandres de ton corps
Je trouve des délices cachés que je déguste et explore.
Alors, lascive et abandonnée tu t’offres et te présentes
Alors sort le râle passionné de ta gorge chaude et ardente.
11 septembre 2003
BLANCHE
Ma Belle est toute blanche
Blanche comme un ciel d’été
Tel un lys sur sa branche
Ses cils comme un filet
Doux piège, appât d’ange
Dans lequel je me jette
Alors mes sens se mélangent
Et pénètrent ma tête.
Ses lèvres dorées, son nez de Cléopâtre
Sont autant de guêpiers
Pour me pousser tel un pâtre
Jusqu’au bas de ses pieds.
11 septembre 2003
LES MOUTONS
Heureux sont les moutons qui vont à l’abattoir,
Ne savent ce qu’ils font, ne peuvent pas savoir
Que leur bourreau est là, aiguisant son couteau
Avec maestria, pour les pendre au poteau.
Tel Panurge, sur son bateau et ses moutons
Je me jette dans l’eau, fais face au peloton
Pour répondre à l’appel de tes yeux ébahis
Et revoir le scalpel, tailler mes chairs meurtries.
Car tes yeux ma Belle, profonds et larmoyants
Et tes cils rebelles et tes iris flambants
Sont autant de tourments et de forts tortionnaires
Pour mon cœur au moment où il suit sa bergère.
Qu’il est doux de souffrir, qu’il est doux ma Chérie
De me laisser offrir, d’être ton favori
De passer sur mon cou, tressée par tes cheveux
La corde du toutou, qui suit sans un aveu
Sa maîtresse, avide, de verdeur et de feu ,
Tel un arachnide, tissant comme dans un jeu,
La nasse cupide, le collet de mes vœux.
Tu conduis, me pousse, vers ton mielleux autel
Pour tuer, détrousse, ma force, ma dentelle.
De mon sacrifice, qu’il est doux le calvaire
boire le calice, laper jusqu’à l’amer,
Ton amour, ta Bastille, ta passion si tendre
Que ma raison dévie hors de ses méandres,
Me laisse conduire vers le tendre échafaud,
Pour jouir, m’éblouir, de tes reins, de ta peau.
Qu’il est doux de souffrir, qu’il est bon ton abîme
Je déguste ta chair, tes seins, ton corps sublime,
Et me dirige droit vers toi et ton émoi
Vers l’extase et l’ivresse, vers l’orgasme avec toi.
20 septembre 2003
LA RUPTURE
Une corde qui se brise, une statue qui bascule
De l’autel de nos bises de nos certitudes crédules
Restent les blessures, les meurtrissures amères,
De notre amour si pur, de nos joies si légères.
Malheur parce que Bonheur, Union parce que Rupture
Caracolent les tricheurs qui présentent la facture,
De notre union profonde de nos rêves éveillés
Nous entraînent dans l’onde de nos sens émerveillés.
La rupture est réelle, la séparation est proche
Telle une étincelle qui rallume et nous reproche
Nos promesses éternelles, notre Amour anicroche.
A qui la faute rejeter ? Blessure intemporelle, tribunal de nos vies
La rupture est un cancer, métastase inassouvie.
Elle arrête la Vie, stoppe la Nature
Ravage les Envies, entretien les Blessures.
Malgré tout, malgré cela,
Que ne disait l’aïeul, que ne disait-on, autrefois
Qu’il vaut mieux rester seul que mal accompagné.
Souffrir avec soi même, et se taire résigné.
Mais la Vie continue, flegme ou combat
Et dans le coeur se tapi la douleur et la joie
Rupture du Lien, Rupture de l’Amour
Sacrifice du Bien, immolé pour toujours.
2 octobre 2003
LE MAIL
Malgré ma réponse futile, Ma belle chérie,
Tu n'as pas jugé utile de m’adresser ce pli
Tant attendu, tant pressenti, vif comme ta jeunesse
Vivace et jamais démentie, oubliant ma faiblesse.
Très tôt en ce petit matin, connecté sur le mail
j'ai attendu, langui, en vain, un mot, un courriel.
Parti au boulot la tête basse, espérant par tes mots
Colorer ma vie fadasse, terrassé par mes maux
J'ai imaginé ce rôle car ma patience lasse
Veut boire de tes paroles, de tes mots, de ta classe.
Enfin ta réponse est faite. Elle éclaire ma vie,
Elle me fait tourner la tête, attiser mes envies.
6 octobre 2003
CHUCHOTEMENTS
Approches toi de moi, chuchotes dans l’oreille
Parles moi sans effroi. Dis moi mille merveilles.
Souffles moi des douceurs, déshabilles ton âme
Ce qui veille dans ton cœur, qui allume ta flamme.
Dévoile toi un peu … lentement, pas trop vite.
Pas à pas si tu peux sur les chemins du Mérite.
Tu es… enfin je crois, disposée à fondre
A transporter ta croix et puis te morfondre.
Redresses la tête, ravales tes larmes
Tes phrases secrètes, uses de tes armes.
L’Avenir, éternel : c’est Amour et enfants,
Le plus beau don du ciel, présent du firmament.
Mènes les vers la Vie : tu possèdes un grand cœur
Souvent inassouvi et rempli de douceur.
Ecoutes… ton Homme est proche… rappelles toi Ma Belle
Que je suis sans reproches, que je te suis fidèle.
29 octobre 2003
VOICI… ALORS
Voici la bergamote, le lys et la rose,
Voici mes sens pendus à tes lèvres closes,
Voici ton minois qui souvent prend la pause,
Belle, prend le plaisir dont je suis la cause.
Voici l’Ivresse, le Vertige et l’Hypnose,
Voici le Bouquet, le Pic, l’Apothéose
Voici tes seins plantureux qui me narcosent,
Me nourrissent d’amour et puis me reposent.
Voici tes lèvres, ta bouche virtuose,
Voici ta salive, ta langue qui ose
Voici ton haleine, laquelle, métamorphose,
Ma langueur mollie en un dard grandiose.
Voici tes hanches qui enfin se reposent,
Voici ta croupe fendue qui en impose
Voici ton buisson doux, ses lèvres écloses
Qui englobent mon vit, cravatent ma chose.
Alors je sens une onde progresser en moi,
Alors je perçois dans mon âme en plein émoi,
Alors une gerbe jaillit, une explosion de joie
Transpire de mes entrailles pour aller vers toi.